Du contre pouvoir au pouvoir : il nous faudra préserver les mouvements sociaux
La Gauche Alternative est riche de ses différences mais nous avons tous au moins un point commun, c'est celui d'être issu de contre-pouvoirs : acteurs des mouvements sociaux, syndicalistes, libertaires.
Ces contre-pouvoirs sont essentiels à la vie démocratique dans un système représentatif. Il est la concession du pouvoir au peuple pour empêcher le chaos de la révolution, même s'il peut être un outil des révolutionnaires.
Il permet d'abord de compenser l'absence de consultation du peuple "souverain" entre deux échéances électorales.
Il limite ensuite le pouvoir en rappelant que la majorité ne représente pas la totalité des citoyens.
Il se doit d'être aussi un levier des électeurs de la majorité qui refuse un projet de loi ou une situation : il ne faut pas oublier que chacun des électeurs peut soutenir un candidat, un programme, et qu'en même temps, il a le droit de ne pas être d'accord sur tout.
Le raisonnement du gouvernement actuel qui nous affirme que refuser toutes ses (contre-)réformes serait anti-démocratique puisque le peuple a voté pour cela est donc un triple-déni de démocratie...
Et pourtant, si nous arrivons au pouvoir, serons-nous assez démocrate pour ne pas étouffer les mouvements sociaux, leur permettre de garder cette vitalité qui fait la richesse de la république française ? Le pouvoir mittérandien avait bien réussi à appauvrir cette richesse. Alors, nous, venant du contre-pouvoir, prenant le pouvoir, n'oublions pas d'où nous venons, n'oublions pas d'où vient notre légitimité, celle du peuple qui lutte pour une plus grande égalité, un plus grand respect, une plus grande liberté...