La médaille du souvenir
Les années 50... à l’école primaire de l’enseignements catholique… la cour de récré avec les marronniers, tout une ambiance délicieuse et surannée. Au premier de la classe, l’abbé remettait la « croix d’honneur ». Une copie métallique de la légion d’honneur que nous pouvions accrocher fièrement sur notre blouse d’écolier, en rentrant à la maison, le torse bombé. Pour les filles, c’était un ruban qu’elles pouvaient arborer. J’ai gardé la photographie jaunie de ce petit garçon bien docile, cheveux en brosse et béret à la Doisneau, droit dans ses brodequins.
Merci monsieur Darcos, de m’avoir fait remonter le temps et éprouver ce beau moment de nostalgie. C’est ainsi que rien ne change, l’existence démocratique est un perpétuel recommencement où tout est à reconquérir sans cesse.
On a rétabli la dîme, les seigneurs des multinationales ont leurs serfs corvéables à merci, les grands usuriers se réunissent en banquet, les princes rendent la justice entourés de leurs courtisanes, les hommes en armes font régner l’ordre et les peuples sont fascinés par les proclamations des puissants et les performances physiques des bateleurs olympiques…
Alors si vous souhaitez que cela change, ne croyez plus en rien que vous n’ayez expérimenté par vous-mêmes, regardez au-delà des mots, au-delà des écrans, ne devenez pas un servile décoré mais un vrai être humain responsable de lui-même, tout simplement…