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18 février 2009

Le Venezuela persiste et signe

Le Monde Diplomatique  18 février 2009

Lors du référendum du 15 février, marqué par une participation massive (70 % du corps électoral), 54,86 % des votants ont ratifié l’amendement à la Constitution qui supprime la limitation du nombre des mandats des maires, députés et gouverneurs – sous réserve qu’ils soient élus s’ils se représentent ! Ce faisant, le Venezuela adopte le modèle en vigueur dans nombre de démocraties, dont la France ou les Etats-Unis (où M. John Kerry, par exemple, occupe son siège au Sénat depuis 1984). Le président de la République bolivarienne du Venezuela – à l’heure actuelle M. Hugo Chávez – pourra également briguer un troisième mandat, en 2012 (voire d’autres, ultérieurement). Inquiétant tant l’opposition vénézuélienne que de nombreux médias internationaux, c’est, faut-il le préciser, cette perspective qui a retenu l’attention. Aux angoissés professionnels, on rappellera que, jusqu’à la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, les chefs d’Etat français (M. Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, M. Jacques Chirac) jouissaient de la même prérogative sans que se soit jamais manifestée l’angoisse d’une « présidence à vie ».

Par ailleurs, dans des monarchies parlementaires telles que le Royaume-Uni et l’Espagne – où la reine Elisabeth II et le roi Juan Carlos Ier n’ont jamais été élus par personne –, les chefs de l’exécutif Margaret Thatcher et Felipe González sont restés respectivement au pouvoir onze et quatorze années. Le Canadien Pierre Elliot Trudeau a occupé les fonctions de premier ministre fédéral quasiment sans discontinuer pendant près de seize ans. Le libéral John Howard a dirigé l’Australie entre 1996 et 2007. Tout comme le chancelier allemand Helmut Kohl (1982-1998 : seize ans), tous auraient pu demeurer dans cette fonction si, dans des circonstances différentes, ils n’avaient finalement été désavoués par les électeurs ou par leur propre courant politique.

Par rapport à ces quelques exemples, qu’on pourrait développer à l’infini, les Vénézuéliens bénéficient d’un avantage non négligeable : ils peuvent, à mi-mandat, s’ils ne sont pas satisfaits de son action, demander par référendum la révocation du président. Ce qui s’est produit, le 15 août 2004, à la requête de l’opposition. En la circonstance, leur demande a été repoussée par 59,06 % des voix.

La démocratie étant par définition entre les mains du peuple, le renouvellement d’un mandat peut difficilement se voir opposer des considérations… démocratiques. Sous réserve de processus électoraux pluralistes, libres et réguliers. Ce qui, d’après les observateurs internationaux, a été le cas au Venezuela depuis la première victoire de M. Chávez, le 6 décembre 1998.

Maurice Lemoine

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Commentaires
C
Et bien nous sommes en fait d'accord si on y regarde de plus prêt, à ceci prêt que le drois au différents peuples de s'interroger les uns les autres me semble primordial :)
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M
Merci de ta mise au point Chezfab.<br /> <br /> Justement, c'était ce à quoi je faisais référence en parlant de la différence et de la similitude entre les peuples …<br /> <br /> Justement, je faisais référence à la nécessité de reconnaître chez les peuples leurs différences et leurs aptitudes à choisir par eux-mêmes la méthode et le mode de démocratie qu'ils souhaitent ou qui les conviennent le mieux … à partir de leurs propres conditions historiques, possibilités d'organisation et aspirations.<br /> <br /> Et pour ce qui est des “dérives”, je me concentre surtout sur la “dérive” du Vénézuéla libre d'analphabétisme, sur sa dérive de l'accès aux aliments de base et au logement pour la majorité, celle de l'accès aux soins, à l'éducation, à la technologie et au protagonisme politique et social …<br /> <br /> Aussi, sur la “dérive” constituée par la réforme démocratique des institutions, sur celle de la ré-appropriation de la souveraineté et des ressources nationales ainsi que sur celle de la promotion de l'intégration latino-américaine … <br /> <br /> Car Chezfab, il me semble que sans ces «dérives fondamentales» les vénézuéliens ne pourront jamais aboutir par eux-mêmes à l'éradication de toutes les autres dérives actuelles et à venir … même à celle de l'autocratie.<br /> <br /> Finalement, je crois qu'il n'y rien de pire pour un peuple que de ne pas être acteur de (ou de ne pas pouvoir choisir) son propre destin … À sa manière, avec son style, au moyen de sa propre culture, en commettant ses propres erreurs et en remportant ses propres succès …
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C
Marina, je ne qualifie pas Berlusconi de Génie loin de là...<br /> <br /> On a ici une discussion qui me rappelle celle que j'avais vis à vis de Castro. C'est bien parce que je pense au peuple que je suis étonné de voir qu'il ne faudrait pas dire de mal de Chavez "le gentil qui fait tant et tant pour son peuple... "<br /> <br /> je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas d'avancées significatives, mais qu'il y a une dérive atuocratique qui pourrait aboutir à pire que...<br /> <br /> Et je ne choisis pas un camp mais une méthode et un mode de démocratie...<br /> <br /> Et pour la dernière campagne référendaire, celle qui a vu gagner le oui (et ce n'est pas en soit un mal), j'ai des chiffres inverses aux votre pour la couverture médiatique (mais je ne demande qu'a croire les 71 %...)<br /> <br /> Encore une fois critiquer n'est pas nier le bon.
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M
À quel (parfait) équilibre fait-on référence alors qu'ON SAIT que presque tout ce qu'on dit, on écoute, on écrit et/ou on lit dans les médias est contre le peuple vénézuélien?<br /> <br /> Oui, le peuple vénézuélien. Les démunis, les laissés-pour-compte … Je vous en prie, oubliez Chávez (si vous le pouvez) et concentrez-vous sur l'essentiel. Car il ne s'agit pas que de Chávez mais surtout de ce que son gouvernement a fait et fait pour ceux dont la vie et le statut dépendent des changements mis en œuvre et mis en place …<br /> <br /> Puis de quel muselage parle-t-on alors qu'ON SAIT que lors de cette dernière consultation le “non” a été relayé par 71% des médias vénézuéliens (toutes formes confondues)?!<br /> <br /> Par ailleurs, je suppose qu'on n'inclut pas dans «subsides partiels» la couverture de santé intégrale (examens médicaux, traitements-médicaments et interventions chirurgicales) à laquelle tout un chacun a le droit gratuitement — les nantis également — dans les centres de santé bolivariens … N'est-ce pas? …<br /> <br /> Quant à Berlusconi, il pas fait preuve encore une fois (aujourd'hui même) d'un grand mépris de l'humain ! (Entendre ses propos sur les “vols de la mort” de la dictature argentine) …<br /> <br /> Ce qui, bien entendu, ne fait pas de Chávez un “génie” …<br /> <br /> Mais après tout, comme vous voudrez … Vous pourrez qualifier Berlusconi de “génie” et Chávez de “dictateur fasciste” … Mais avouez-le … Cela dénote (et connote) quelque chose d'étrange, n'est-ce pas ?<br /> <br /> Quant à la préférence de Morales (de Correa, de Castro, de Ortega, de Zelaya … ou de qui que ce soit) … Je vous en prie, ne choisissez pas votre camp (votre personnage préféré) comme si vous étiez dans un supermarché de chefs d'état sud-américains …<br /> <br /> Renseignez-vous sur notre Histoire récente, ainsi qu'ancienne si possible, comme nous le faisons à propos de la vôtre …<br /> <br /> Pensez aux peuples sud-américains, et non pas exclusivement aux chefs, meneurs ou guides, qu'ils ont choisi ou véritablement choisi … Reconnaissez-les tout aussi différents que semblables aux peuples européens … Mais également, différents et très proches entre eux.<br /> <br /> Et pour preuve : la Bolivie (son peuple) n'aurait pas la marge de manœuvre actuelle sans l'appui du Vénézuéla, et vice-versa. <br /> <br /> Finalement, surtout, soyez un peu plus conscients du fait que l'Histoire impérialiste ou colonialiste de ce beau pays qu'est la France marque encore des ses adhérences nos raisonnements, appréciations et mépris …<br /> <br /> C'est malheureux mais c'est un fait.
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C
"Le monde diplomatique", que je lis depuis des années, est un fan absolu de Chavez et à la vertu d'une vierge pour le critiquer.<br /> <br /> Chavez a depuis quelques mois (presque années) commencé à mettre en place un pouvoir central assez "fermé". Quand Berlusconi fait cela en Italie on crie au fascisme, quand Chavez fait la même chose au Venezuela, on crie au génie... Ainsi, les subsides de l'état sont dispersés de façon très partiale, toute opposition étant muselé de fait ou presque. Cela tourne même au ridicule. Il suffit de voir comment s'est passée la dernière campagne référendaire... <br /> <br /> Je préfère de loin Moralès et ce qu'il met en place en Bolivie.
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