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20 février 2009

Des pistes à court terme pour sortir de la crise

La crise que nous vivons est la traduction de la rapacité des hommes dans un système capitaliste dérégulé et mondialisé. Prêts accordés en tirant des plans sur la comète (les subprimes aux USA, mais aussi les prêts à 25-30 ans en France), recherche de taux de rendement invraisemblables au détriment du respect des droits des travailleurs et de l’avenir de la planète, suppression des contrôles des Etats sur les flux financiers, protection de fait des paradis fiscaux (une fraude fiscale de fait) tels que le Luxembourg. Et tout cela habillé du joli mot de mondialisation, un univers impitoyable à défaut d’être indiscutable ! Cette mondialisation, associée à la volonté des grands patrons (à l’exemple de Mittal) de maintenir leurs profits, fait rebondir la crise de continent en continent et de pays en pays. 

La réalité étant ce qu’elle est, les réponses purement nationales ne seront pas suffisantes, mais elles ne peuvent être repoussées. La construction de l’Union Européenne s’est faite au nom du libre échange à l’intérieur de l’UE mais également envers l’extérieur ; ces choix ont sans doute été favorables aux fabricants d’avions, de centrales nucléaires et de TGV, mais se sont effectués au détriment d’un certain nombre de secteurs qui relèvent de la vie quotidienne (textile par exemple). Au niveau national, comme au  niveau communautaire, l’urgence est de redonner confiance. Il faut donc poser le principe de la limitation des importations aux produits et services qui respectent les conditions de travail et de respect de l’environnement en vigueur en Europe. Il faut par ailleurs abandonner le Traité Constitutionnel Européen et dénoncer le Traité de Maastricht afin de maintenir des services publics hors du secteur marchand.

Au niveau national, les plans d’investissements annoncés sont pour partie le rattrapage par l’Etat de ses engagements (contrats de plan Etat Régions par exemple), pour partie de nouveaux engagements dont certains discutables :

-         la priorité en matière ferroviaire n’est pas dans le TGV mais dans un effort de longue haleine sur l’Ile de France, au réseau sous entretenu depuis plus de 20 ans, et dans les liaisons interrégionales délaissées du fait du choix commercial imposé par l’Etat à la SNCF (exemple de Nantes-Bordeaux, de Caen Tours, de Nantes Lyon par Roanne)

-         il faut, contrairement aux choix des gouvernements de droite depuis 2002,subventionner immédiatement les tramways en cours, afin d’éviter que les agglomérations ne renoncent du fait de la crise économique.

Soutenir l’investissement à moyen terme est une chose, mais n’est pas suffisant : la confiance passera par une relance du pouvoir d’achat. La réponse de Sarkozy consiste à dire que la relance de la consommation entraînerait une hausse des importations ; en suivant la logique de ce raisonnement, faudrait-il réduire encore le pouvoir d’achat pour diminuer encore ce risque ? Mais, soyons sérieux et donnons quelques pistes possibles.

Plutôt que d’augmenter le SMIC brut, ce qui peut poser problème à court terme dans un certain nombre d’entreprises, il est possible d’augmenter le SMIC  net par la réduction totale (8 % des salaires) ou partielle de la CSG, réduction plafonnée au niveau de ce même SMIC même pour les salaires plus élevés. L’Etat prendrait en charge ce manque à gagner pour la Sécurité Sociale dont le coût maximal serait de l’ordre de 25 à 30 milliards d’Euros, une somme équivalente aux réductions de cotisations patronales accordées sans guère de justification économique sérieuse. Par justice, il convient également de réduire la CSG sur les retraites. Le financement partiel de ces mesures pourra être trouvé dans la suppression du bouclier fiscal qui profite surtout aux plus riches

Par ailleurs, puisque certains disent qu’il faut profiter de la crise pour réformer, profitons en positivement pour accorder les Allocations Familiales dès le 1er enfant, d’un même montant pour tous.

Les mesures présentées ont le mérite de redonner de la confiance à travers le pouvoir d’achat, tout en corrigeant des injustices (CSG et allocations familiales). Elles sont fort éloignées des mesures de saupoudrage annoncées hier par M Sarkosy. Car la question n’est pas d’aider les « classes moyennes », concept flou et fourre tout, mais bien les milieux populaires, ouvriers, employés, etc…, qu’ils soient en activité, au chômage ou à la retraite, et qui souvent ne sont pas imposables à l’impôt sur le revenu.

Mais elles ne pourront éventuellement être mises en œuvre que sous la pression populaire, et probablement grâce à la grève générale reconductible qui seule peut faire reculer le grand patronat dont le gouvernement sert les intérêts.

                                                

   Marc Gicquel - Monique Ballard - Les Alternatifs 49

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