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Gauche Alternative Choletaise
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12 mars 2009

Si Cholet était en Palestine,

Si Cholet était en Palestine, nous ne serions plus libres mais occupés.

Si Cholet était en Palestine, nous mettrions environ 50 minutes pour aller à Chemillé, si tout va bien, s’il n’ y a pas de barrage qui nous arrête et nous demande d’attendre. L’autoroute nous serait interdite car réservée aux colons. Il en serait de même pour aller à Tillières.

Si Cholet était en Palestine, nous ne pourrions pas aller directement à St Christophe du bois car il y aurait un mur et il faudrait faire le tour par Mortagne.

Si Cholet était en Palestine, en allant travailler à Angers, au chek-point, il faudrait descendre du car, attendre, se ranger en file indienne, sortir sa carte d’identité et la présenter poliment sans s’énerver aux jeunes soldats qui nous le demande avant de remonter dans le car et ceci tous les jours, matin et soir. De temps en temps le soldat en prendrait un qu’il ferait asseoir ou se déshabiller, comme bon lui semble…

Si Cholet était en Palestine, il y aurait un occupant qui prend nos meilleures terres, notre eau, construirait des routes au milieu de nos terres : sûres et rapides pour lui, nous laissant les anciennes routes qui ne seraient plus entretenues, voire barrées d’obstacles.

Si Cholet était en Palestine, les soldats arracheraient nos arbres fruitiers car on pourrait s’y cacher pour faire des choses…

Si Cholet était en Palestine, nos jeunes n’auraient jamais vus la mer : trop long pour y aller, trop d’autorisation à obtenir. Quant à nous elle serait un souvenir lointain.

Si Cholet était en Palestine, nos enfants seraient les plus instruits de France, mais ils ne pourraient pas trouver de travail, à moins de s’expatrier

Si Cholet était en Palestine, et que nous étions Hébron, la rue nationale serait déserte, réservé aux colons, et un grillage serait tendu au dessus de nos têtes pour arrêter les ordures que jettent les colons depuis les étages des immeubles qu’ils occupent.

Si Cholet était en Palestine, nous ne pourrions pas aller faire les pommes ou les vendanges sans autorisation. Une fois l’autorisation, de quelques heures obtenues, nous serions heureux si le raisin ou les pommes n’ont pas été volés. Et si nous ne pouvions aller sur nos pommiers ou notre vigne, au bout de trois ans les colons pourraient la récupérer car elle serait considérée comme abandonnée.

Si Cholet était en Palestine, nous ferions des prières pour ne pas tomber malades ou être blessés car il n’y a pas assez de médicaments et les médecins n’ont pas le temps.

Si Cholet était en Palestine, nous aurions peur la nuit des chars, des avions F16 ou des drones, des jeeps et des soldats qui entrent dans les villes ou les villages, fouillent les maisons, injurient, humilient, et tirent.

Nous aurions peur qu’on vienne arrêter notre mari ou notre fils aîné, qu’on ne reverrait plus de sitôt.

Si Cholet était en Palestine, nous aurions peur que les soldats nous fassent sortir très rapidement pour détruire notre maison et ce qui est resté à l’intérieur.

Si Cholet était en Palestine, nous aurions peur pour nos enfants qui mettent du temps à rentrer de l’école ; pour notre mari qui rentre du travail, pour notre épouse qui est partis faire les courses.

Si Cholet était en Palestine, on demanderait à certains d’entre nous de collaborer avec l’occupant en échange d’autorisation pour se faire soigner ailleurs, ou d’une libération d’un proche emprisonné.

Si Cholet était en Palestine, nous garderions les fenêtres ouvertes, jour et nuit pour éviter qu’elles n’explosent lors des bombardements. On vivrait dans le noir, sans chauffage, et on mangerait froid car il n’y aurait plus de gaz ni d’électricité, ou seulement quelques heures parfois.

Si Cholet était en Palestine, nos amis ne viendraient plus nous voir car les frontières seraient fermées et à la gare d’Angers ou à l’aéroport de Nantes nos amis seraient questionnés et fouillés. Il faudrait qu’ils inventent une ferveur particulière pour les généraux vendéens et expliquent venir voir leurs tombes et le champ de bataille de Cholet. Sinon ils seraient illico remis dans l’avion.

En bateau ? Ils se feraient tirer dessus en entrant dans les eaux territoriales.

Si les Sables d’Olonnes étaient Gaza, le port serait détruit.

Si Cholet était en Palestine, les autres régions françaises nous assureraient de leur soutien… et continueraient de commercer avec le reste du monde. Il faut bien vivre !

Si Cholet était en Palestine, les infrastructures de la ville (piscine, médiathèque, ramassage d’ordures etc.) auraient été détruites et le matériel nécessaire aux réparation hors de prix. Il faudrait apprendre à faire sans.

Si Cholet était en Palestine, notre maire aurait sûrement été emprisonné pour une durée indéterminée, peut-être aurait-il eu toutes les dents cassées comme celui de Beit Hommar, peut-être aurai-t-il été obligé de collaborer pour rester en place.

Si Cholet était en Palestine, peut-être dirions –nous, comme ce maire d’Al-Ma’sara : ils nous ont tué un enfant de dix ans cet été, c’est une victoire pour nous, cela prouve qu’ils sont à bout d’arguments.

Si Cholet était en Palestine, nous ne serions plus libres mais occupés.

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