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Gauche Alternative Choletaise
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23 mars 2010

Régionales : un nouvel échec démocratique.

En préambule, et pour éviter toute mauvaise interprétation de mes propos ci-dessous, je tiens à préciser que je suis évidemment très satisfait que la liste des représentants de la droite libérale, c'est-à-dire de l'ump et du nouveau centre, ait eu un  résultat électoral si faible.

Nous connaissons tous  les trois nouveaux élus locaux,  Conseillers Régionaux de gauche et savons, pour l'heure, la sincérité de leur engagement. Mais déjà, sur des listes d'autres départements, je connais des politiciens envers lesquels j'ai bataillé et qui, selon le public, savent bien jouer du violon pour assourdir préventivement les coups qu'ils s'apprêtent à assèner.

 

Malgré l'accession de membres de la gauche parlementaire aux postes régionaux, cette élection reste un échec.

- D'abord, l'abstention, avec une foultitude d'arguments vécus comme des vérités premières:

"Une fois élus, ils font bien ce qu'ils veulent".

"de toute façon, ça ne sert à rien"

"ils n'ont aucun pouvoir"

"quand ils sont élus, ils ne pensent plus qu'à leur place"

"gauche, droite, c'est la même chose"

 

Chacune de ses raisons a une petite part de vérité.

"Une fois élus, ils font bien ce qu'ils veulent" - une fois l'élection passée, le citoyen se désengage souvent. Rien n'est fait pour que les élus puissent maintenir un lien avec les citoyens. Les citoyens délèguent, attendent des résultats et laissent l'élu se refermer dans son nouveau milieu. C'est aussi à nous de nous rapprocher de nos élus et de les aider à accomplir au mieux leur mission.

 

"de toute façon, ça ne sert à rien" - Souvent, le programme présenté ressemble plus à une plaquette publicitaire avec un nom de produit qu'à un véritable programme. Cela était très net lors du premier tour où chaque liste présentait une tête, identifiable comme un totem, cherchant à exploiter notre attirance pour le culte de la personnalité. Chaque liste? Non! La liste "Tous Ensemble, La Gauche Vraiment", à laquelle la Gauche Alternative Choletaise locale contribuait sous son nom national, FASE, présentait une équipe. De même, sa "tête de liste" officielle était mise en retrait sur la liste départementale du Maine et Loire. Car pour que cela serve à quelque chose, il faut que la diversité soit à l'origine de l'action. Sans diversité, pas de mouvement. Rien ne change et les mauvais chemins continuent à être foulés.

 

"ils n'ont aucun pouvoir" - Voilà l'affirmation qui est l'expression même du politique qui se déresponsabilise. Le pouvoir d'agir est dans la volonté de changer le monde. Le pouvoir politique existe. Il peut être considérable si l'esprit de travail en commun, de solidarité, dépasse l'esprit de compétition. C'est l'un des points positifs que je mettrais à l'actif d'Europe Ecologie : s'interdire la concurrence entre régions. S'interdire les défections  Bourdouleuses du genre : si on n'accepte pas leurs conditions, ils iront ailleurs. Certes, si ailleurs, il y a des Bourdouleix, il est sûr que le plus influençable, que le moins tenace, signera les conditions. Mais tout le monde n'est pas aussi perméable que le maire de Cholet, et certains responsables d'Europe Ecologie ont la fâcheuse tendance de glisser vers le vert vernis.

"quand ils sont élus, ils ne pensent plus qu'à leur place" - précision : sur la liste de Gauche, plusieurs conseillers/conseillères régionaux ne se sont pas représentés alors qu'ils/elles savaient avoir de fortes chances d'être réélus. En revanche, lorsqu'on voit que le "petit Béchu" (expression empruntée à François Fillon) se présente à tous les rateliers (conseil général, européennes, régionales, municipales) pour s'assurer la promotion la plus rapide, on peut se dire que certains politiciens sont des marchandises. Alors ceux-là, n'hésitons pas à les jeter.

"gauche, droite, c'est la même chose." Pour cela, je vous conseillerais la lecture ou la relecture de l'article Droite-Gauche : Quelle différence ? de ce même blog.

 

Au delà de l'abstention,

l'échec est de continuer à voir des personnes voter à droite,

contre leur intérêt.

 

Les agriculteurs. En 1950, plus de 6 millions d'actifs faisaient vivre l' agriculture française contre 1 million en 2007. De 2,3 millions de chef d'exploitation agricoles, nous sommes passés à 620 000. Le paysan, fier de nourrir sa communauté, épargnant vivant dans la sérénité de l'homme prévoyant, valorisant la nature, est devenu un homme seul, inquiet de l'avenir, endetté, travaillant comme jamais ses parents n'ont travaillé, et au service de groupes qui décident des prix et des méthodes de production. Le propriétaire terrien épargnant et fier de son avenir est devenu un salarié endetté et inquiet du futur. Le libéralisme l'a dépouillé, mais il vote encore à droite.

 

Les commerçants : Comme l'agriculteur, le commerçant est passé du statut de propriétaire autonome et influent à celui de concessionnaire salarié. Cultivant un particularisme communautaire, les pouvoirs publics de droite ont favorisé un poujadisme malsain. Spécificités diverses notamment au niveau des retraites. Et ils ont continué à voter pour des politiciens qui, comme un seul homme, faisaient la promotion des concentrations, des grandes surfaces. Pour lutter contre le danger, ils ont voté pour ceux qui incarnaient la force, c'est-à-dire la droite dure. Certains ont fustigé "l'étranger qui vient manger leur pain". Et ils ont nourri la main de ceux qui envoyaient leurs enfants au loin, dans un grand mouvement libéral destructeur de  la cohésion familiale.

Je pourrais égrener de tels propos pour chaque métier. La politique libérale est faite au profit de moins de 10% des français, encore moins si on considère les effets collatéraux discrêts. Les propositions de la gauche classique (PS) sont dans l'intérêt d'une  partie importante de la population et s'adresse à celles et ceux qui, comme moi, sont plus bénéficiaires que victimes d'un libéralisme mou, c'est-à-dire de la sociale démocratie.

Mais, la majorité de la population subit violemment au quotidien la pression du système actuel. Difficultés financières, gestion du quotidien de plus en plus difficile (crêches, transports, horaires de travail, ...), pressions toujours plus fortes des organismes de consommations (il faut faire plaisir au petit, avoir les bons outils de communication, être à la mode... ), pressions au travail (aller plus vite, ne plus pouvoir prendre de recul, méconnaissance des autres, culte de la performance)  , difficultés à structurer une vie familiale équilibrée.

Oui, il y a beaucoup de souffrances et d'incertitudes dans notre monde.

Oui, il faut réformer.

Mais

Le gouvernement actuel ne réforme pas mais accentue les déformations au profit de cette minorité toujours bénéficiaire.

Les réformes proposées par la gauche classique tendent à diminuer certains effets du libéralisme par des réformes. Mais comme les causes essentielles des souffrances actuelles ne sont pas remises en question les  dommages du libéralisme, même atténués, se poursuivent.

Seule

une véritable prise du politique

par le citoyen

et un recentrage de nos actions

au service des humains de notre génération

et des générations futures

aura un impact véritable et durable

sur notre avenir.

 

La croissance de la solidarité - décroissance de l'individualisme

La croissance d'entraide - décroissance de la concurrence

l'utilisation de l'intelligence humaine - décroissance de l'utilisation d' énergie

La relocalisation de l'économie - décroissance des importations et des exportations

l'aide aux exploitations de taille régionale - décroissance du gigantisme

 

sont des sujets sur lesquels chacun est en mesure d'avoir un point de vue enrichissant.

 

Ne pas parvenir

à faire comprendre cela

aux français

c' est là notre échec.

 

Jean Philippe Parmantier

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