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12 juin 2011

La pédagogie du concombre ou ce que l’OMS savait depuis 2005.

Le sujet du concombre tueur, puis innocenté, a fait l’objet de nombreux débats et de nombreuses critiques.  De tous cela, outre les morts, il pourrait ne rester qu’un terrible gâchis si nous ne savions en tirer quelques conséquences. Il est important pour cela de considérer les différents acteurs, et la façon dont ils sont reliés.

 

Les victimes : De toute évidence, elles n’ont eu que ce dramatique rôle de victimes, ne détenant à aucun moment d’élément pouvant modifier les conséquences de la crise.

 

Les scientifiques. Quel a été leur rôle ? Comment ont-ils pu mettre si longtemps à relier les victimes entre elles. Toutes les victimes sont passées dans la région de Hambourg et y ont mangé. Un certain nombre de victimes n’ont pas consommé de concombre. Comment des scientifiques ont-ils pu être si affirmatifs en désignant le concombre espagnol comme l’une des sources de la contamination. A moins qu’une forte pression ne les ait conduits à livrer des éléments partiels exigés par les politiques. En ce cas, il faudrait revoir les conditions de recherche des scientifiques, ainsi que leur indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.

 

Les politiques : Dès le 26 mai, la Commission Européenne, affirmative, incriminait sans détour les concombres

« La Commission européenne a lancé jeudi une alerte pour informer que des concombres importés d’Espagne sont l’un des vecteurs de transmission de la bactérie qui a causé la mort d’au moins deux personnes en Allemagne et touché la Suède, le Danemark le Royaume-Uni et les Pays-Bas. »

 

Ce qui a conduit le gouvernement français à conforter le lien bactérie-concombre-Allemagne.

 

« La bactérie pourrait avoir touché la France. Trois cas suspects d'intoxication alimentaire, "en lien avec une épidémie en Allemagne" en raison d'une bactérie trouvée dans des concombres, sont "en cours d'investigation" en France, ont annoncé samedi les ministères de l'Economie, de la Santé et de l'Agriculture dans un communiqué commun. « 

 

 

Mais en tout état de cause, scientifiques, politiques responsables de la santé, ne pouvaient ignorer les recommandation de L’OMS de mai 2005

 

Organisation mondiale de la santé n° 125 mai 2005
Recommandations particulières pour les producteurs de graines germées

Les graines germées sont, ces dernières années, devenues très populaires en raison de leur valeur nutritionnelle. Cependant, un certain nombre d’observations faisant état de flambées associées à la consommation de ces légumes crus ont suscité la préoccupation des organismes de santé publique et des consommateurs. L’investigation des flambées a montré que les agents pathogènes trouvés dans les graines germées viennent très probablement des graines elles-mêmes. Les semences peuvent être contaminées dans les champs ou au cours de la récolte, de la conservation ou du transport. Pendant la germination, quand se forme la plantule, un petit nombre d’agents pathogènes présents à la surface des graines peuvent se développer rapidement et devenir suffisamment nombreux pour provoquer une maladie. Des précautions particulières sont donc nécessaires. On trouvera des indications dans le Code d’usages en matière d’hygiène pour les fruits et les légumes frais à l’annexe concernant la production des graines germées (document CAC/RCP/53-2003, qui peut être obtenu sur demande au Secrétariat de la Commission du Codex Alimentarius, codex@fao.org).

 

Si ces recommandations avaient été prises en compte, les graines germées auraient été identifiées bien plus vite et beaucoup de dégâts auraient été évités.

 

Les médias :

 

Ils ont, pour la plupart, retransmis les informations officielles, soit en ajoutant quelques réserves, un certain recul, mettant en avant la notion de suspect plutôt que celle de coupable, soit en affirmant péremptoirement. On pourrait leur reprocher de s’attacher plus aux conséquences de leurs informations qu’à la qualité de celles-ci.

 

Les producteurs :

 

Ils ont manqué de recul, et plus particulièrement les producteurs français. En voulant se protéger, ils ont montré du doigt leurs homologues espagnols, mettant en avant des insuffisances au niveau de l’exploitation. Ils ont renforcé ainsi les affirmations rendant responsables un certain nombre de légumes.

 

Les populations :

 

Si le réflexe basique était logiquement de suivre les recommandations de la commission européenne, il est remarquable de constater qu’ils ont poursuivi leur comportement de boycott des concombres. Pourtant, les concombres français n’ont jamais été incriminés. Puis il est apparu qu’il fallait consommer dans la région de Hambourg pour être intoxiqué. Bien que les graines germées d’une exploitation saxonne soient clairement identifiées comme seul et unique coupable, la consommation de concombres tarde à repartir. On aurait pu espérer un mouvement de solidarité, se manifestant par l’achat massif de concombres, désormais innocentés. Mais non !

 

Cela traduit la défiance des populations envers les affirmations des pouvoirs publics. Il est vrai qu’à force de mentir, de travestir la vérité, de masquer les problèmes, les représentants de l’état qui se sont succédés depuis plusieurs décennies ont consommé la confiance que le peuple était en droit de donner à ses représentants.

 

 

Jean Philippe Parmantier

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Commentaires
G
Troublante, cette recommandation de l'OMS. D'autant plus troublante la réaction des autorités allemandes...
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