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24 août 2011

Résilience : Un enjeu à la hauteur de toutes et de tous.

Tout système perturbé tend soit à disparaître en tant que tel,  soit à trouver un nouvel état d’équilibre. La notion de résilience s’applique ainsi à des notions physiques, économiques, médicales, écologiques, … La résilience d’un système est donc sa capacité à récupérer un  nouvel équilibre.

 

Les causes des déséquilibres.

 

Nous sommes actuellement conscients des perturbations progressives et de plus en plus violentes qui modifient notre société. Ces perturbations sont de deux natures : d’une part, la limitation des ressources, liée à la finitude de notre planète. D’autre part, les perturbations en lien avec l’action humaine, que l’on pourrait nommer rétroactions.

 

La limitation des ressources s’est toujours fait sentir. La première concerne l’alimentation. Elle a toujours exercé sa contrainte, limitant les populations au fil des famines, déstructurant les organisations sociétales. Depuis la révolution industrielle du XIXème siècle, la consommation de certaines matières premières, et notamment celles produisant de l’énergie, n’a cessée de croître. La volonté de contrôler au mieux les éléments vitaux de notre vie quotidienne (alimentation, santé, communication, …) a encouragé le développement de technologies de plus en plus sophistiquées, impliquant l’utilisation de matériaux toujours plus gourmands en énergies et en matières premières rares. Les limites naturelles ne peuvent être dépassées. Elles sont une première source de perturbation car elles s’opposent au productivisme matérialiste  humain.

 

L’action de l’homme est caractérisée par des déchets. Même en se contentant du strict minimum, l’homme, en tant qu’unité biologique, dégrade l’énergie et rejette ce qu’il ne peut utiliser. Cela n’est pas un problème en soi. Les déchets produits par les végétaux (oxygène)  lors de leur colonisation de la Terre il y a  400 millions d’années, ont favorisé le développement des animaux hors de l’eau. Les déchets ne posent pas de problème lorsqu’ils s’inscrivent dans un cycle naturel. Au contraire ! Ils participent à la pérennité du système. En revanche, hors cycle naturel, ils provoquent des stockages qui peuvent perturber durablement  l’environnement et provoquer des rétroactions de toutes sortes. Le carbone enfoui depuis des millions d’années sous forme de pétrole, charbon, gaz naturel,  et libéré en 2 siècles, augmente l’effet de serre, d’où l’augmentation des températures moyennes à la surface du globe, provoquant elles-mêmes d’autres phénomènes allant dans le même sens. La recherche d’une technologie toujours plus efficace nous fait mettre en œuvre des procédés dégageant toujours plus de molécules nouvelles, auxquelles aucun organisme n’a jamais été soumis. De plus, les moyens organisationnels  mis en œuvre par les humains impliquent une modification radicale des façons de vivre, impliquant une mobilité, une déstructuration du modèle familial naturel (parents + enfants réunis).

 

 

Les perturbations que nous vivons  touchent tous les aspects de notre environnement.

 

Environnement économique, du fait du système offre/demande qui indexe les prix selon les besoins, indexant ainsi l’emploi. Une énergie rare sera chère et dégagera des marges importantes.

 

Environnement politique, du fait de l’importance pour les états d’assurer leurs approvisionnements. Ces états se mettront alors en situation de domination lorsqu’ils le pourront (lorgnons du côté des pays pétroliers), ou en situation d’obligé (par rapport à la Chine notamment).

 

Environnement social : lorsque l’offre diminue et que la demande augmente, il y a une tendance naturelle des moins fortunés à demander à vivre et des plus aisés à protéger leurs acquis. Ce besoin de se protéger contre des personnes de plus en plus revendicatives se manifeste par une distanciation  géographique, culturelle et politique et sociale. La société se communautarise.

 

Environnement biologique :

Une ressource rare et utile est une ressource qui se vend cher. Une telle ressource rapporte beaucoup à ceux qui la vendent. Ainsi, la tendance naturelle d’une partie de notre tissu économique est de produire, sans ce soucier des dommages collatéraux ni de l’absurdité de certaines situations. Au Canada, plus de 3 000 km2 de forêts ont déjà été détruits pour produire le pétrole issu des schistes bitumeux.

 

Environnement sociétal :

En période de surabondance, il est facile  de satisfaire tout le monde. La paix sociale s’acquiert  par le simple fait de satisfaire à minima ceux qui ont le moins. En revanche, lorsque les besoins excèdent le disponible, la manifestation de ceux qui souffrent porte aux oreilles de ceux qui disposent. Le risque de se voir déposséder du superflu, garantie d’un futur tranquille, conduit les possédants à se protéger de ceux qui vivent la raréfaction. Les cloisonnements sociaux se forment. Seul un pouvoir fort assure ce cloisonnement  bénéficiant aux possédants. La démocratie, alors, s’étiole. Les dictatures sont souvent issues de la colère d’un peuple en souffrance et d’une élite apeurée.

 

Environnement familial :

C’est toujours au niveau familial que les conséquences se font le plus durement sentir. Le chômage, la distanciation du travail au logis, conséquence économique, l’insécurité internationale, risque politique, la perte de son environnement quotidien, désocialisation, la maladie et le mal-vivre ou l’amer constat d’un monde qui se meurt, la dégradation biologique, l’impression de ne pouvoir agir, de ne plus avoir d’existence, de ne pouvoir transmettre de repères,  la liquéfaction sociétale, sont les éléments désagrégateurs de la structure familiale.

 

L’homme est acteur de son avenir.

 

Nous ne pouvons ignorer les erreurs du passé. Emettre un jugement sur ces erreurs serait téméraire, voire inutile tant la passion, l’amour et l’avidité s’y sont mélangés. Mais nous pouvons, une fois de plus, agir, adapter notre environnement proche afin de construire un nouvel équilibre. La rivière dont le cours est dévié ne perd pas son nom de rivière. Seules les relations des différents éléments qui la composent sont modifiées. La résilience à ce qui arrive, c’est modifier son regard sur notre rapport aux monde, sur nos valeurs, et agir localement afin que de nouveaux modèles d’existences et de rapports se mettent en place. Rapport à notre consommation quotidienne, rapport à nos centres d’intérêts, rapports à notre place au sein de nos voisins. La société est une énorme machine, un empilement de plaques de légos que chacun d’entre-nous contribue à placer. L’empilement actuel ne saurait perdurer. Il nous faut, chacun à notre niveau, changer les plaques qui sont à notre portée.

 

Résister, c’est créer. Et cette création doit être  une œuvre collective à laquelle chaque humain peut contribuer par la libération de son expression.

 

Jean Philippe

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