TVA citoyenne: une idée riche de concepts.

La TVA, c'est la taxe sur la consommation: plus je consomme, plus je bénéficie de la société, plus je paye. Personne n'y échappe. Le rentier doit consommer et c'est parfois la seule façon de l'imposer. Car ce qui motive souvent celui qui jouit de sa fortune, c'est pouvoir consommer selon son souhait, "faire briller son or". La TVA le frappe alors, là où les autres taxes ratent leur cible.

Le non-sens ultime de la consommation serait le cas d'une personne ayant pour revenus des dividendes non imposés et consommant des produits fabriqués exclusivement par des machines, taxés par une TVA nulle.  Son imposition serait nulle et il ne produirait aucune contribution envers la société, bien qu'en  en jouissant en totalité.

Notre monde actuel en est loin, mais je tiens à défendre les taxes sur la consommation comme moyen de limiter les excès d'une minorité.

Plusieurs points de vue sont à la base de ma défense d'une TVA non plus sociale mais citoyenne.

1) l'excès de consommation doit être réfréné, mais une consommation minimale est indispensable.

2) Le travail humain doit être l'expression de ce qu'on offre (beaucoup de travailleurs ne sont pas payés et offrent, tels les bénévoles). Il ne peut être taxé.

3) Le travail humain a des formes extrêmement diverses, dans la mesure où il est une expression de sa contribution à la société.  Le travail humain est lié à des capacités, tant physiques, intellectuelles que morales. On ne peut exclure une personne du fait de la réduction ou de l'absence de ces capacités.

4) La satisfaction du nécessaire est prioritaire devant l'expression de l'excès.

Quelques mesures consécutives.

- Les quatre points évoqués précedemment impliquent l'absence de taxe sur tout ce qui touche à l'absolue nécessité. Le point 4 implique l'existence de taxes sur ce qui n'est pas nécessaire.

- pas de charges reposant sur le travail. La disparition des charges salariales permettraient une augmentation du salaire net d'environ 33%

- Ces points et notamment le 3 impliquent que les taxes sur la consommation doivent permettre à toute personne ne pouvant plus contribuer à la production, de pouvoir continuer à vivre décemment. Cela résout d'une façon extrêmement simple la question des retraites. On ne bénéficie pas de la retraite selon ce qu'on a cotisé, mais selon les besoins qu'on a.

Economiquement, qu'est-ce que cela donne?

Si on fait disparaître l'ensemble des charges pesant sur le travail, les revenus nets des salariés se trouvent fortement augmentés. Ainsi, l'argument du gouvernement est réutilisé, mais se retourne contre ses initiateurs, car cela revient à taxer encore plus lourdement les entreprises qui utilisent les intrants (machines, engrais, services extérieurs, sous-traitance). En revanche, les entreprises faisant fortement appel à la main d'oeuvre (commerces, artisanat, bâtiment), agriculture localisée et biologique, se retrouvent fortement concurentielles. De même, les bénéficiaires avantages non salariés se retrouvent dans l'obligation, via leur consommation, de contribuer au bon fonctionnement de la collectivité.

Conséquences collatérales :

S'il n'y a plus de charges sur les salaires, à quoi ça sert de cacher l'embauche d'un salarié?

-> réduction du travail au noir, des filières d'immigrations et du travail souterrain.

Précisions:

Il s'agit là d'une réflexion purement personnelle n'engageant aucun regroupement ni parti.

Jean Philippe Parmantier