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4 janvier 2012

INTERVIEW de Jean Luc Mélenchon à l’AFP

Mélenchon se voit "davantage" en candidat des socialistes que Hollande
 
Par Julie DUCOURAU - PARIS (AFP) -
 
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, estime, dans un entretien à l'AFP, qu'il est "davantage" le candidat des socialistes que François Hollande et pousse un "cri d'alarme" pour l'affirmation d'une gauche qui soit vraiment de gauche.
 
QUESTION : Quel bilan faites-vous du mandat de Nicolas Sarkozy?

REPONSE : "Sa victoire en 2007 n'était pas seulement la déroute de la gauche organisée autour du PS. C'était un changement d'époque. Ca y est, il y avait le Thatcher français qui allait affronter l'Etat social né de la Libération! Et puis cet homme a été fauché par quelque chose à quoi il ne s'attendait pas : l'heure a sonné dans le monde de la fin du système libéral. Dès lors, ses vœux du premier janvier sont la récitation d'un catéchisme libéral crépusculaire. Maintenant il veut même démanteler la protection sociale avec la TVA soi-disant sociale. Nicolas Sarkozy est le premier démolisseur de France. Aucun changement de cap ne peut venir de lui".

Q : Face à la crise de la dette, quelles mesures préconisez-vous?


R : "Il faut trancher le nœud gordien, éteindre l'incendie. L'urgence c'est que la BCE prête directement aux Etats à 1%. Puis il faut briser les mécanismes spéculatifs. Et aussitôt il faut une harmonisation sociale et fiscale par le haut en Europe. Sinon où va-t-on ? Mauvais traitement des ouvriers, recul de l'Etat social, résultat : on vit déjà moins longtemps dans certains pays d'Europe dont l'Allemagne. Tout ça pour, à la fin, dire sa fierté +J'ai mon triple A, je suis une bonne andouillette de qualité+!".

Q : Quels sont vos thèmes de campagne?

R : "L'idée centrale est le refus des politiques d'austérité et de l'Europe “austéritaire” qui est une vis sans fin. On ne sortira de la crise que par la relance de l'activité. D'abord avec un horizon commun de progrès : la planification écologique. Ensuite avec une méthode : le partage des richesses en taxant les revenus du capital comme ceux du travail. Il faut aussi des mécanismes vertueux dans l'entreprise, comme l'instauration d'un salaire maximum. Ma campagne s'inscrit dans une perspective de longue durée, celle de la révolution citoyenne, avec deux mots d'ordre : +résistez+ et +prenez le pouvoir+".


Q : Est-ce crédible de proposer un Smic à 1.700 euros en temps de crise?

R : "Augmenter le Smic, c'est la gauche! Comment vivre avec mille euros ? C'est le cri d'alarme que je lance : si la gauche ce n'est pas la retraite à 60 ans, l'augmentation des petits salaires et plus de démocratie, c'est quoi au juste? Je suis le candidat de la gauche traditionnelle. Je suis autant le candidat des électeurs socialistes que François Hollande et, à certains égards, davantage. Je rappelle aussi à ceux qui se veulent les héritiers de François Mitterrand qu'en 1981, on a augmenté très fortement le Smic. Quand on a un cœur et une tête socialistes, on est plus proches de Mélenchon que de Hollande, ils sont nombreux à me le dire. Il veut donner un sens à la rigueur, je veux donner un sens à la gauche".


Q : Finalement, ça vous arrange de l'avoir comme concurrent ?

R : "Sa ligne tournée vers Bayrou et les politiques centristes affaiblit toute la gauche. Quand le candidat de gauche qui est à 30% dans les sondages pense qu'il faut de l'austérité comme le candidat de droite, tous les repères sont brouillés et pour nous le travail est plus difficile. L'arme de conviction massive des chefs socialistes c'est le trouillomètre du vote utile. Mais cette élection est d'une volatilité inouïe. Ceux qui rejettent tout le système n'ont jamais été aussi nombreux En toute hypothèse, déjà, il n'y pas de victoire de gauche possible sans le Front de gauche".


Q : En cas de victoire de la gauche, le Front de gauche, PCF en tête, finira bien par conclure un accord avec le PS ?


R : "Les partis du Front de gauche se prononceront puis je m'exprimerai le dernier. A titre personnel je le répète, je ne siègerai dans aucun autre gouvernement que celui que je dirigerai. Et je préviens : aucun accord d'appareil d'aucune sorte ne pourra tordre le bras des Français".


Q : Comment comptez-vous lutter contre Marine Le Pen ?


R : "Le Front de gauche est la première force sur le terrain, avec une campagne d'implication et d'éducation populaire. La vérité est que le gros des milieux ouvriers de droite est passé au FN. Les ouvriers UMP ont suivi les idées de leurs chefs en quelque sorte. Pour nous le plus pénible est de se heurter au mur de consentement dont est entouré Mme Le Pen dans la sphère médiatique. Là elle est autoproclamée représentante des  réoccupations des travailleurs! Pourquoi? Alors qu'elle est contre l'augmentation du Smic, la retraite à 60 ans, le blocage des loyers et le pôle public financier! Les Le Pen restent les diables de confort du système!"

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