Si je vote, quel président sera à mes côtés ?

La construction d’un avenir, pour soi, pour ses enfants, est le résultat d’une relation entre la société et les individus qui la composent.

Membre de l’élite, de ceux qui possèdent où contrôlent, je me dois d’assurer la continuité du système, afin de faire profiter mes enfants de mon influence. Cela est injuste, cela rejette les autres enfants dans le monde ordinaire, mais cela est ma conviction. J’assure l’avenir des miens par tous les moyens dont je dispose. Cela est le raisonnement de la minorité au pouvoir, la minorité des énarques, des enfants de …, la poursuite de cette oligarchie (pouvoir d’une minorité) qui ne craint qu’une chose ; que la majorité soumise ne prenne la mesure de ce qu’elle représente et ne demande le pouvoir qui y est lié.

 Place au Peuple

Membre de la société ordinaire, salarié ordinaire dans une entreprise ordinaire, agriculteur, commerçant, libre entrepreneur… je me dois d’assurer l’existence d’un système qui permette à mes enfants de ne pas être soumis au pouvoir et au choix d’une minorité. Ce monde qui protégera ma descendance, ce doit être un monde fait de  devoirs et de droits permettant l’expression dans le respect, le choix pour chacun et donc, la capacité offerte à chacun de construire son avenir, sans empiéter sur celui des autres. Car mon enfant, c’est peut-être l’autre, celui qui risquerait de se faire broyer.

 L’humain d’abord

Dans ce contexte, il est évident que les partisans de la compétition, c'est-à-dire de l’élagage des compétences, n’ont rien à apporter à ma descendance. Couper les branches basses d’un arbre pour le faire grimper vers le ciel, cela est objet de record pour celui qui élague, par pour l’arbre meurtri et sans ramure. En revanche, laisser la place à chacun, permettre à la canopée de s’étendre, est source de diversité et de complémentarité.

Concrêtement, quels sont les choix qui se présentent à l’électeur.

Je conseillerais avant toute chose à chacun de choisir selon ses convictions.

Que celui qui pense que l’expulsion de travailleurs étrangers identifiés sera une bonne chose, vote pour le FN. Ils verra alors prospérer l’immigration illégale, se développer encore plus fortement les filières clandestines, et applaudira au développement du travail au noir, fruit de l’esclavage qu’auront su entretenir des malfaisants terrrorisant des immigrés en situation illégale qui n’auront que la soumission pour conduite. Ces entrepreneurs n’auront même plus besoin de délocaliser, créant la compétition salariale sur le sol même de la France.

Que celui qui pense que Sarkozy a été un bon président vote pour lui. Je ne sais pas redonner la vue aux aveugles, et la bêtise n’a pas de limite. Seule une minorité bien informée et bien interessée vote Sarkozy en pleine conscience.

Que celui qui pense que le centre est bien parce que ça fait une moyenne entre des programmes qui n’ont rien à voir, votent Bayrou. Hélas, ce n’est pas en mélangeant le rejet des uns et des autres qu’on porte un réel programme.

Que celui qui pense que Hollande est le président qu’il leur faut, regardent autour d’eux. François Hollande est incontestablement le favori des sondages. Lorsqu’on rejette Sarkozy, il est logique de se tourner vers le candidat du parti qui semble à même de l’emporter. Seulement, François Hollande est-il à même de rassembler? Il a des propositions : 60. A-t-il un projet non pas pour la France, mais pour les français?  On sait que dans les pays où les Partis socialistes ont été au pouvoir, le libéralisme, le chacun pour soi, a progressé. Qu’il s’agisse de la Grèce, de l’Espagne, où d’ailleurs, (je ne parlerai même pas des socialistes flamands alliés à l’extrême droite) le programme appliqué a été celui de l’austérité, de la pressurisation des plus pauvres pour permettre de protéger les plus riches. Le FMI (dirigé il y a peu par le socialiste  DSK) et l’OMC (dirigé par le socialiste Pascal Lamy) ont conduit à des politiques libérales humiliantes et rendant responsables et corvéables des populations entières.

Est-ce un projet que de plonger dans la misère les victimes des oligarchies au pouvoir?

Et si François Hollande se retrouve face à Nicolas Sarkozy, dans la dernière ligne droite, saura-t-il affirmer la position d’un reconstructeur face à un menteur et affabulateur aussi perfide que l’actuel président?

Que celui qui pense que le Front de Gauche, incarné par Jean-Luc Mélenchon, propose un véritable changement de société au service de l'humain vote la révolution citoyenne. La majorité des français reconnaît l’absurdité de notre système, qui éclate les familles, va chercher au loin ce qui existe à côté, ne paie plus ce qu’il doit mais subventionne le débrouillard. La lutte contre l’absurdité du libéralisme, le front de gauche la mène. Le projet existe et est de mieux en mieux compris. Le programme est écrit pour les grandes décisions, mais reste à être adapté localement par les citoyens. La mobilisation est patente. Aucun personnage politique n’a pu à présent rassembler autant de monde qu’à la Bastille. Mais il ne s’agissait pas d’un simple rassemblement, il s’agissait d’un enthousiasme. Plus que la venue de Jean-Luc Mélenchon, c’est l’esprit de l’action collective du peuple, mu par le symbole de la Bastille et l’anniversaire de la Commune, qui ont suscité une telle vibration.

Et si Jean-Luc Mélenchon se retrouve face à Nicolas Sarkozy, dans la dernière ligne droite, il saura affirmer la position d’un reconstructeur face à un menteur et affabulateur aussi perfide que l’actuel président.

Jean Philippe