Le logement de Gréco.

Le dénommé Gréco, en quête de logement, se disait : « si je disposais de 100 000 euros, je pourrais m’acheter un petit logement qui ferait bien mon affaire ». Hélas, notre homme ne disposait pas de la somme et s’en alla quérir un prêteur de logement le bien connu Bancacrédit.

 « Je te prête le logement, déclara Bancacrédit ! 300 euros par mois. Et le jour où tu auras assez économisé, je te céderai le bien. »  Le prêteur estimait bien son affaire, car 300 euros par mois, c’était 3600 euros par an, soit 3,6% de la valeur du logement. De plus, il ne possédait même pas le bien qu’il louait.. En effet, Bancacrédit tenait lui-même son bien d’un dénommé Moneuro, qui lui demandait seulement 1000 euros (1%) de la valeur du logement  pour chaque année qui s’écoulait

Hélas, Gréco, entraîné par de facheux conseils, se mit à mal payer son loyer.

Le loueur, Bancacrédit,  semonça Greco :

« Vous prétendez vouloir acquérir un logement, et vous ne payez pas les loyers. Mettez de l’ordre dans votre vie ! Réduisez l’inutile et concentrez-vous sur le nécessaire ! Je veux bien faire un effort et baisser le prix du logement.  De 100 000 euros, je suis prêt à vous céder le bien à 80 000. Mais concevez que, pour cette offre, vous devrez supporter de payer un peu plus de loyer chaque mois, disons 500 euros. Vous gagnez 20 000, et  je vous demande un loyer supplémentaire de seulement 200 euros.» 

Si Gréco ne pouvait précédemment verser 300 euros par mois, il ne pouvait, même en mettant de l’ordre dans sa vie, dégager 500 euros. De nouveau, le paiement des loyers fit défaut.

Bancacrédit se plaignit auprès de son prêteur, déclarant qu’avec de si mauvais locataires, il risquait de ne pouvoir affronter ses devoirs, que l’abandon de 20 000 euros sur un bien qu’il ne possédait pas, mettait en danger sa propre existence. Moneuro reconnu que, décidément, ce Gréco était un bien mauvais personnage, incapable de tenir ses engagements.

« Voulez-vous que je vous expulse, Greco ! tonitrua Bancacrédit. » Moneuro, ainsi que tous les locataires alentours, manifestaient leur inquiétude. Si Bancacrédit venait à éprouver de grandes difficultés, n’était-ce pas vers eux qu’il irait demander de l’aide. Il déclara qu’en toutes circonstances, lui et ses amis soutiendraient le malheureux Bancacrédit.

Gréco se sentit seul. Il accepta les conditions de Bancacrédit. Le loyer passerait de 500 à 800 euros par mois, soit 9600 euros par an. Bancacrédit, lui, s’engageait à évaluer le bien loué à 48 000 euros.

Devant la générosité de Bancacrédit, Moneuro et les locataires, décidèrent de prendre à leur charge la moitié de la baisse du prix du logement consentie. C’est ainsi qu’ils reversèrent 26 000 euros à Bancacrédit.

Un malin fit un calcul :

Si Gréco ne rembourse jamais, et parvient à verser les intérêts, voilà ce que gagne bancacrédit :

Versement des locataires et de Moneuro : 26 000 euros.

Loyer payé par Gréco : 9 600 euros par an, desquels il faut déduire les 1000 euros redonnés à Moneuro, soit 8600 euros de revenus réguliers, contre 3600 auparavant .

De tous ces loyers accumulés, que fit Bancacrédit ? La suite peut-être dans un autre billet (de banque).

Jean Philippe