Devoir citoyen.

Le pays dans lequel nous vivons est le résultat de siècles d’entraides, d’affrontements, de souffrances et de joies. Il est issu d’hostilités suivies de compréhension, de peurs évacuées par la connaissance de l’autre. Nos ancêtres, pour la plupart issus du monde rural, paysans, artisans, ouvriers, ont eu à subir la loi de l’arbitraire, de la soumission et de l’humiliation. Le développement de l’instruction a permis l’ ouverture des esprits, la remise en cause d’un ordre établi qui maintenait le faible dans la misère et dans la soumission. A la lueur de l’instruction et de la culture, ils ont su acquérir la reconnaissance de leur valeur. Leurs combats ont servi d’exemples à leurs enfants. Ils ont conquis le droit de s’exprimer, progressivement, d’abord dans la rue, puis dans les usines, et enfin dans les urnes.

Ce droit d’expression est périlleux. Public, il peut provoquer des brimades sur les lieux de travail, dans la vie quotidienne. Mais dans les urnes, ce droit reste secret. L’isoloir est l’un des rares endroits où l’on puisse s’exprimer sans en craindre les conséquences. Par un simple papier glissé dans une enveloppe, on peut contribuer à changer son quotidien, modifier le regard qu’on a sur soi, et porter fièrement dans son cœur les luttes de nos ancêtres.

Notre planète est en danger. Notre vie quotidienne, l’avenir de nos enfants, notre avenir même, est devenu un objet commercial qu’une minorité se partage jusqu’à l’anéantir. S’il est un geste qui ne doit pas rester anodin, c’est celui que vous ferez le 9 mars 2008.

Jean Philippe Parmantier